Avec le changement d’heure, je remarque souvent que de nombreux patients se sentent perturbés, que ce soit sur le plan physique ou mental. Cette transition, qui pourrait sembler anodine, a en réalité des répercussions importantes sur notre horloge biologique et donc sur notre santé globale. En tant que diététicienne nutritionniste, je suis convaincue que nos habitudes alimentaires et notre rythme de vie sont essentiels pour minimiser les effets négatifs de ce passage à l'heure d'hiver.

L'impact du changement d'heure sur notre horloge biologique
Notre organisme fonctionne selon un rythme circadien, cette horloge interne qui régule notre sommeil, notre appétit, notre digestion, et bien d’autres fonctions biologiques en fonction de la lumière du jour. Or, le passage à l'heure d'hiver bouleverse cette régulation naturelle, car la lumière du matin apparaît plus tôt et celle du soir plus tôt également. Ce changement de repères peut entraîner des difficultés à s'endormir ou à se réveiller, perturbant ainsi notre sommeil.
Une mauvaise qualité de sommeil a des effets délétères sur notre santé. Les études montrent qu’un sommeil perturbé est associé à une augmentation du stress, à des fluctuations de l'humeur et même à un risque accru de maladies métaboliques comme le diabète de type 2 et l'hypertension. Ces perturbations peuvent aussi être amplifiées par de mauvaises habitudes alimentaires, souvent liées au manque de sommeil ou de luminosité.
Troubles de l’appétit et prise de poids
Le manque de lumière naturelle en hiver a des conséquences sur notre sécrétion de mélatonine et de sérotonine, deux hormones importantes pour la régulation de l’humeur et de l’appétit. Beaucoup de gens ressentent un besoin accru de consommer des aliments plus riches et plus réconfortants, souvent sucrés et gras, en réponse à cette baisse de lumière. Cela peut entraîner des envies de grignotage et des prises alimentaires non régulées qui augmentent le risque de prise de poids, voire d’obésité.
L’obésité elle-même est un facteur de risque de nombreuses pathologies chroniques, notamment les maladies cardiovasculaires, le diabète, et certains cancers. Ce changement d'heure peut ainsi indirectement contribuer à ces risques, en perturbant nos habitudes alimentaires et notre relation à la nourriture.
L'impact sur la santé mentale
Le changement d’heure est également lié à l'apparition de troubles de l’humeur et d’une baisse d'énergie. En tant que professionnel de la nutrition, je constate souvent que l'arrivée de l'hiver et les jours plus courts entraînent un sentiment de fatigue et de morosité chez de nombreux patients. Ce phénomène, souvent associé à la dépression saisonnière, peut s’aggraver avec un déséquilibre alimentaire.
Certaines études montrent d'ailleurs qu'une carence en certains nutriments, comme les oméga-3, le magnésium et les vitamines du groupe B, peut accentuer la fatigue et la dépression. En hiver, il est donc crucial de privilégier une alimentation riche en fruits et légumes, en protéines maigres et en graisses saines pour maintenir un équilibre hormonal et éviter ces carences qui accentuent le mal-être.
Préserver sa santé lors du passage à l'heure d'hiver
Pour pallier ces effets, je recommande aux patients de mettre en place des stratégies simples, telles que :
Maintenir une régularité dans les heures de repas et de coucher, pour habituer notre horloge biologique au nouveau rythme.
Privilégier les aliments riches en fibres et en protéines, qui offrent une satiété plus longue et évitent les fringales.
Augmenter la consommation d’aliments riches en vitamine D, essentielle en hiver pour compenser le manque de lumière naturelle.
Limiter les boissons excitantes en fin de journée pour favoriser un sommeil de qualité.
En fin de compte, ce changement d'heure, bien qu'il puisse sembler anodin, a un réel impact sur notre santé et notre bien-être. En adaptant notre alimentation et notre hygiène de vie, nous pouvons atténuer les effets négatifs de cette transition et passer sereinement l'hiver.
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